Du sable sur la plage du Havre!
Le saviez-vous ? Avant, il n'y avait que du sable sur la plage du Havre !
Aujourd'hui, pour apercevoir du sable sur la plage du Havre (Seine-Maritime), il faut que la marée soit très basse. Pourtant, il fut un temps où toute cette étendue était ensablée.
Rembobinons au moment de la construction du port par Guyon Le Roy, sieur du Chillou (un amiral français, bâtisseur de la ville du Havre). À cette époque-là, il faut ramasser les galets pour laisser entrer les bateaux. D’ailleurs, « le Roi François Ier exonère la ville du Havre des impôts royaux à la condition que les habitants enlèvent régulièrement ces galets », explique Daniel Haté, spécialiste de l’histoire de la cité Océane. Au XIXe siècle, les Havrais développent ainsi le métier de ramasseur de galets, « fonction pratiquée par les marins pêcheurs à la mauvaise saison ». Et ce, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
À partir de 1942, le littoral est interdit aux civils. La plage devient une zone militaire avec l'installation de blockhaus et casemates pour les forces d’occupation.À la Libération, la plage est déminée et les Américains installent leurs camps au Havre et aux alentours. Afin de brouiller les pistes, ils leur donnent des noms de marques de cigarettes. Seulement, il faut consolider les sols sur lesquels ils seront construits. C’est là qu’ils ont l’idée d’utiliser les galets, une ressource qui paraît inépuisable.
Pendant des mois, scrapers et bulldozers raclent la plage du Havre. De fait, quand les soldats repartent aux États-Unis, ils laissent une étendue de sable sur la plage. « C’est ainsi que les enfants de l’après-guerre, les fameux ‘baby-boomers’, profitent d’une étendue de sable sec qui, même à marée haute, n’est pas recouverte par la mer », explique Daniel Haté.
Et donc à une époque, à ce même endroit, il n’y avait pas de galets, mais seulement du sable.Après la Seconde Guerre mondiale, les galets avaient totalement disparu de la plage du Havre. La plage du Havre est restée en sable jusqu’en 1970. Les galets utilisés par les soldats américains ont été réutilisés notamment pour le renforcement de nouvelles routes dans la région, mais ne sont jamais retournés d’où ils venaient.
C’est le courant marin partant de la côte d’Albâtre à hauteur d’Étretat et Fécamp, pour finir en baie de Seine, qui draine les roches jusqu’à la cité Océane. Mais aujourd’hui, il est interdit de les ramasser.
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